Shatta Simon, résistante de la Maison de Moissac

Shatta Simon à Moissac, photo origine inconnue

Née en Roumanie, Shatta Simon fait partie de la section israélite de la FFE comme cheftaine, tandis que son époux Édouard dit Bouli est aux EI. Durant la guerre, elle appartient à la Sixième : la 6ème section de l’Union générale des israélites de France (UGIF) à laquelle les organisations juives ont l’obligation de se rattacher sous le régime de Vichy. La Sixième correspond à l’organisation du scoutisme israélite (les EI et la FFE-I), et devient rapidement une organisation de résistante juive, entre réseaux de résistance civile (sauvetage, fourniture de faux-papiers), puis de résistance armée (avec plusieurs maquis).

Avec son époux, elle ouvre à partir de 1939 la Maison de Moissac, qui devient durant la guerre, un lieu de refuge pour des enfants juifs et un lieu de passage pour des personnes engagées dans la résistance juive. On estime que plus de 500 enfants y furent cachés. Vous pouvez en savoir plus notamment ici.

Sa page Wikipedia est disponible ici.

Liliane Klein-Lieber
résistante et militante associative

Liliane en 1942
Mémorial de la Shoah, collection Liliane Klein-Lieber

Liliane Klein-Lieber (1924-2020) est résistante, militante associative et membre des Éclaireurs Israélites de France .

Pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’elle est contrainte de quitter successivement Strasbourg puis Vichy, elle est recrutée par le réseau clandestin La Sixième fondé par des membres des Éclaireurs Israélites de France.

Liliane Klein-Lieber décrit dans cette vidéo les actions du réseau clandestin de La Sixième

Au sein de ce réseau, elle aide à mettre en sécurité des enfants et jeunes juifs dans la région de Grenoble sous son nom de résistante : Lyne Leclerc. Elle cherche des planques, des vêtements, des cartes de ravitaillement, … et veille à leur apporter de l’affection et des repères.

Carte d’identité de résistante de Liliane Klein-Lieber

Après la guerre,  elle continue à s’engager pour les autres en militant dans différentes associations.

Elle participe notamment à la création de la Coopération féminine avec trois anciennes éclaireuses israélites qui sera à l’origine de la création du premier Centre d’aide par le Travail pour handicapés mentaux légers en 1991. Elle participe également à la création du Centre national du volontariat et de l’association des Enfants cachés. En parallèle elle est membre active des Anciens de la Résistance Juive en France et effectue de nombreux témoignages sur la Shoah et la Résistance. Elle continue également à suivre les éclaireuses et éclaireurs israélites de France.

Jusqu’à la fin de sa vie, elle a conservé des liens étroits avec certains des enfants qu’elle a caché.

Plusieurs de ces témoignages sont disponibles en ligne en vidéo, dont celui ci-dessous publié par les EIF en 2014.

Liliane Klein-Lieber témoigne de son parcours de résistante et de jeune juive pendant la seconde guerre mondiale

Sa page Wikipédia est à jour ! On cherche à contacter sa famille pour y ajouter une image libre de droit.

Hellyette Bess
Anarchiste et ancienne membre d’Action Directe

(merci à Livia Garrigue, journaliste à Mediapart, d’avoir accepté de mettre cette photo sous licence CC-BY-SA !)

Après ses années d’éclaireuse, où elle a découvert le sens de l’amitié et du collectif, la vie d’Hellyette Bess est marquée par un engagement anarchiste au long cours. Si sa participation au groupe terroriste Action Directe et le choix de la lutte armée en est évidemment l’étape marquante, cet engagement a pris de nombreuses formes, et donne aussi à voir la multiplicité des dimensions de l’anarchisme. Des auberges de jeunesse indépendantes, à la diffusion d’ouvrages théoriques, en passant par la production de textes, les mobilisations sociales, la pratique d’avortements, la lutte contre la prison et les conditions de détention…

Assez rapidement, au début du projet des Astrales, nous sommes tombé⸱es sur le parcours d’Hellyette Bess. On s’est donc posé rapidement la question : c’est quoi une femme remarquable ? et globalement, on a décidé qu’on ne souhaitait pas faire un panégyrique du scoutisme féminin, ni tomber dans l’écueil de ne donner à voir que des parcours d’héroïnes parfaites, dont on gommerait soigneusement les éléments sujets à controverse, mais plutôt retracer le parcours de femmes dont l’engagement ou la contribution à la société est marquant. Hellyette Bess est ainsi une ancienne éclaireuse, et une femme remarquable. Voici désormais sa page sur Wikipedia.

Quels liens fait-elle entre son passé d’éclaireuse (isréalite, puis neutre, puis cheftaine louveteaux EDF) et ses engagements ? Vous pouvez lire ici le compte-rendu de l’entretien que j’ai réalisé avec elle en aout 2019. C’était un moment un peu surréaliste pour moi, et qui a été déclic dans l’envie de me lancer à fond dans le projet des Astrales!

Je vous invite aussi à lire ce texte, Fleury brûle-t-elle, où elle évoque la prison pour femmes. J’en extrais ces phrases:

Dedans ou dehors, si la résistance à l’exploitation unit les êtres, refuser le sexisme et la place prévue par d’autres pour elles dans la société trace une sorte de trait d’union entre les femmes. Mais celles qui sont ou qui ont été en prison excitent la curiosité, les fantasmes. Elles sont un peu sorcières et se sentent sœurs.

Maud