Agnès Varda
grande cinéaste

Agnès Varda, à la Berlinale 2019 © Martin Kraft, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons

Agnès Varda (1928-2019) était une très grande pointure du cinéma français ! Mais pas uniquement, elle était aussi photographe et plasticienne.

« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m’ouvrait, on trouverait des plages » C’est ainsi que commence le film Les plages d’Agnès (2009). Elle raconte dans ce film autobiographique ses souvenirs d’éclaireuse quand elle chantait ou randonnait dans les Alpes.

En 1940, elle a découvert au sein de la FFE la joie que lui procuraient le chant choral et les jeux en pleine nature. Ils lui faisaient aussi oublier la douleur de l’exode du début de la guerre. Plus tard, elle apprendra que pendant leurs sorties en montagne, les cheftaines faisaient traverser la frontière à des petites filles juives. Elle a été d’ailleurs un temps photographe pour la FFE avant de s’illustrer brillamment dans le cinéma !

Elle est décédée dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 mars 2019.

Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.

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Geneviève Robida
enseignante et première femme inspectrice de l’Éducation nationale

Geneviève Robida
Au restaurant à Charleville le 7 mars 1965 (photo libre de droit donnée par la SHNA)

Inspecteur ? Non, appelez-moi Inspectrice ! » En 1966, Geneviève Robida (1918-2019) est la première femme en France à être nommée « Inspecteur d’académie ». Eh oui, le titre n’est pas encore féminisé … et sa nomination suscite bien des réactions ! À cette époque, l’idée qu’une femme puisse occuper un poste aussi élevé dans l’administration ne va pas de soi.

Elle a contribué au succès de la revue naturaliste La Hulotte, en commandant 1 000 exemplaires pour les écoles du département en 1972, année de son lancement.

Engagée au sein de l’Église réformée et chez les éclaireuses

L’enseignante d’anglais était très engagée dans son Église. Le sociologue Jean-Paul Willaime témoignait dans un article publié dans l’hebdomadaire protestant Réforme, peu de temps après la sa mort en juillet 2019, qu’elle était la conteuse attitrée de la paroisse pour la veillée de Noël. Elle y était monitrice pour l’école du dimanche et avait aussi créée une section des Petites ailes dans la paroisse.

Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.

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Esther Duflo,
prix Nobel d’économie

Esther Duflo
Esther Duflo © L. Barry Hetherington

À 46 ans, Esther Duflo devient la plus jeune économiste récompensée par le Prix Nobel d’économie, et la seconde femme à le recevoir. En 2019, l’Académie royale des sciences de Suède lui a décerné ainsi qu’à Abhijit Banerjee et Michael Kremer le prix Nobel d’économie pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde

Esther Duflo a popularisé une méthode scientifique pour vérifier l’efficacité de mesures contre la pauvreté. Des chefs d’États, des organisations non-gouvernementales, des activistes, la sollicitent pour avoir ses conseils pour lutter contre la pauvreté. Elle est à la tête d’un réseau de chercheuses et chercheurs partout dans le monde qui travaille avec la même méthode, J-Pal. Le travail en équipe est primordial à ses yeux, hérité de son engagement dans le scoutisme.

En effet, elle a été éclaireuse et responsable dans le groupe local de Bois-Colombes, en région parisienne, au sein du mouvement des Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France.

« œuvrer pour un monde meilleur »

Elle témoignait à l’occasion du centenaire des éclaireurs unionistes en 2011 : « Je dois au mouvement, en grande partie, une confiance inébranlable dans l’idée que le monde peut être plus juste, plus fraternel et plus vivable pour tous, même les plus pauvres, et aussi la conviction qu’il nous appartient, à moi comme à chacun d’entre nous, de faire mon possible, à ma mesure, pour que ce monde meilleur advienne. »

Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.

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Violette Mouchon
fondatrice du scoutisme unioniste féminin et cofondatrice de la Cimade

Violette Mouchon
Violette Mouchon (Crédit photo : archives de la Fédération Française des Éclaireuses – Société d’Histoire du Protestantisme Français)

Violette Mouchon, née 1893 à Paris et décédée en 1985 à la Fondation John Bost à La Force (Dordogne) est considérée comme la fondatrice des Éclaireuses Unionistes et co-fondatrice de la Cimade.

Violette Mouchon organise avec Antoinette Butte les débuts du scoutisme unioniste féminin. Elle est à l’origine de la FFE, créée officiellement en 1921. Cactus Ondulé, son nom de totem, fait partie de l’équipe de la Main, première équipe qui organise la FFE, avec Marguerite Walther, Madeleine Beley, Georgette Siegrist et Renée Sainte-Claire.

Commissaire nationale de la FFE au début de la guerre, elle participe à ce titre à la création du Comité Inter-Mouvements auprès des évacués (CIMADE). L’organisme intervient aux réfugiés dans les camps. Elle en est la présidente de 1941 à 1944, juste après Jane Pannier.

Extrait des Cahiers de Violette Mouchon

« Je fus désignée pour le camp de Noé, situé dans la région de Toulouse. J’y arrivai au printemps de 1947. […] Je n’étais pas attendue ni surtout désirée par l’administration du camp. […] Mon travail consistait pour une part à correspondre avec les familles […] Mais ma tâche principale était de recevoir les prisonniers, d’entendre leurs confidences, leurs confessions. Combien j’en ai reçus et que de désespoirs se sont exprimés devant moi ! »

En parallèle de son engagement à la Cimade, elle est toujours commissaire nationale adjointe au sein de la FFE, chargée des rapports avec les Éclaireurs Israélites. En 1948-49, elle quitte la FFE. Elle garde de forts liens avec Antoinette Butte et Denise Gamzon, femme du fondateur des Eclaireurs Israélites, qu’elle va voir en Israël.

Visite à Pomeyrol où Antoinette Butte s’est engagée dans la vie religieuse.

À la mort de son amie Denise Sterberg, en 1980, elle part vivre à la Force,  dans une maison de la Fondation John Bost. Elle meurt le 2 juillet 1985.

Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.

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Georgette Siegrist
militante et organisatrice à l’origine de la FFE et de la Cimade

Georgette Siegrist
Georgette Siegrist, de son nom de totem Hibou-Japonais, dans le bulletin n°23 du DT (Archives FFE)

Après avoir écrit la fiche wikipedia de Georgette Siegrist, (1897-1981) voilà ce que je retiens de cette femme qui devait être incroyable.

Elle a créé un groupe d’éclaireuse dans le quartier populaire de la Villette (Paris).

Tellement organisée, opérationnelle et douée d’une très grande qualité d’organisation, elle fait partie de l’équipe de la main, à l’origine de la FFE. C’est la moins bourgeoise des cinq. Elle structure, elle organise tout. Mais sa santé fragile l’oblige à passer la main à Marguerite Walther, qu’elle seconde.

Ses qualités d’organisatrice sont vite repérées et elle se retrouve aussi dans la création de la Cimade, comme première secrétaire générale. L’histoire n’a retenu que le nom de Madeleine Barot, la grande figure du mouvement, mais la toute première secrétaire générale fut Georgette Siegrist.

Elle a aussi lancé les Eclaireuses malades et disséminées (EMD), la section pour les jeunes filles en situation de handicap ou malades. Sa volonté de ne pas laisser certaines sur le côté est tout à fait remarquable.

Sur les vingt dernières années de sa vie, on sait peu de choses. Elle vit tranquillement dans la Drôme avec son amie Lisette Nègre, commissaire régionale de la FFE dans le sud et qui œuvrait auprès de Jane Pannier, première présidente de la Cimade.

Témoignage écrit de Georgette Siegrist sur le troisième âge

Dans le bulletin n°23 du Debrouillum Tibi (DT), édité par la FFE, on peut lire une lettre écrite par Georgette Siegrist  le 23 novembre 1963 (à l’époque, elle a 66 ans) :

« Plus le temps se déroule, plus il me semble que le troisième âge c’est une période capitale dans le cycle d’une existence. Bien sûr que (plus ou moins) notre être se désagrège et pas seulement notre être extérieur ; notre être psychique aussi : nous aimons avec une passion transformée ; différemment… Les perspectives changent… C’est à cela qu’il faut veiller ; l’expérience d’une vie nous apprend à mieux discerner ce qui a plus ou moins d’importance en définitive ; et parce que les chances de durée diminuent, il faut de moins en moins gaspiller son temps. Tout ce qu’on a pu acquérir au cours d’une vie se décante et c’est maintenant plus que jamais l’heure de constituer son héritage valable. Se débarrasser de tout le fatras ; situer son trésor. Essayer de savoir ce qu’on veut garder en tout cas, ou ce qu’on veut acquérir ou augmenter sans s’embarrasser du reste, sans se dissoudre dans le secondaire (maintenant plus que jamais négligeable).

C’est l’heure de se dépêcher d’aimer vraiment, gratuitement, en veillant à ne pas perdre une occasion, en dépassant les apparences. C’est l’heure privilégiée de l’adoration, de la louange, de l’intercession, de la communion si difficile.

Le troisième âge n’est pas une période de tout repos ; il y a encore tant à faire, et le temps est certainement de plus en plus mesuré. Mais c’est le temps de la paix et enfin le temps de la joie en dépit de la destruction de notre nature qui se défend avant de retourner à la poussière.

C’est le dernier tiers du chemin qu’il reste à parcourir ; le but est proche. Et quant à ceux qui nous devancent, nous précèdent, leur départ nous laisse seul pour moins de temps ; ce sera bientôt le terme, l’arrivée dans un nouveau service, sans entraves, où nous connaîtrons et serons connus en vérité. Quel horizon ! … Comment être moroses ? »

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