Renée Sainte-Claire Deville
cofondatrice de la FFE et de la pédagogie des Petites Ailes

Renée Sainte-Claire Deville est une des cinq de « la Main » : la première équipe dirigeante de la FFE. Issue d’une famille très bourgeoise catholique (son grand-père a inventé l’aluminium industriel, et son père a commandé l’artillerie française pendant la 1ère guerre mondiale), elle veut s’impliquer dans les oeuvres sociales : elle débarque un beau jour rue Mouffetard, à Paris, dans un petit centre social qui essaie d’organiser des activités pour les enfants et les jeunes de ce quartier pauvre. Mais ce lieu (qui s’appelle Chez Nous, puis La Mouff, puis la Maison pour Tous) est au coeur de la naissance du scoutisme neutre (on dit aujourd’hui laïque) en France. Alors Renée Sainte-Claire Deville s’embarque dans l’aventure, avec Marguerite Walther, dont elle sera ensuite inséparable. Elle se met au service de la section neutre des éclaireuses, tout juste naissante, et développe la pédagogie des Petites Ailes (les 7/8 – 11/12 ans), en s’inspirant des pédagogies nouvelles. Elle devient une des dirigeantes de cette nouvelle FFE, y développe des propositions de réflexions spirituelles pour les cheftaines catholiques, puis devient commissaire nationale, alors que la seconde guerre éclate. Elle participe à la création du Scoutisme Français, et accueille Lady Baden-Powell à Paris. Après le décès de Marguerite Walther, elle porte seule le lourd poids de la direction de la FFE en zone libre pendant la guerre, et met fin à ses missions en 1945.

Elle a désormais sa page Wikipedia, à consulter pour plus de détails.

Ce qui nous a marqué chez Renée Sainte-Claire Deville, c’est deux choses.

D’abord, la manière dont elle contribué à développer la pédagogie des Petites Ailes. Alors qu’elle aurait pu se contenter de traduire la proposition anglaise pour les 8-12 ans (les « brownies », basé sur le symbolisme des lutins), elle se déplace un peu partout en France pour comprendre les besoins des jeunes enfants, et s’inspire de plusieurs pédagogues. La branche des Petites Ailes reposera finalement sur le symbolisme des oiseaux :  » L’unité de groupements des PA s’appelle l’Envolée. Elle comprend une trentaine de fillettes, menées par une cheftaine qui est Plume Grise. L’Envolée est formée d’environ 5 sous-groupes nommés Couvées avec 7 à 8 PA dont une fillette qui s’appelle Plume Noire, nommée par la Plume Grise, qui prend l’initiative de sa Couvée. Par ailleurs, toutes les PA ont le droit de devenir Plume Noire. […] Après la période d’aspirante, la fillette passe un brevet et est autorisée à porter le béret et l’insigne ; ainsi, elle devient Bec Jaune, qui représente la première étape pendant laquelle elle apprend et pratique le scoutisme. Puis, elle passe à la seconde étape, devient Bec Dur et est autorisée à porter l’uniforme. […] Les sorties de l’Envolée s’organisent tous les dimanches ou les jeudis, car à l’époque il n’y a pas école le jeudi. Les PA jouent en plein air et font de la gymnastique libre. » (Source). Une fois les Petites Ailes officiellement intégrées à la FFE, Renée Sainte-Claire Deville se lance une nouvelle fois dans des voyages dans plusieurs régions, pour faire connaître la pédagogie et former des cheftaines.

Ensuite, la manière dont elle a fait vivre une réflexion spirituelle catholique au sein de la FFE. La FFE ne comportait initialement pas de section catholique. Renée Sainte-Claire Deville avait à ce sujet contacté en 1920 des patronages, en leur reprochant de ne pas s’occuper de développer un scoutisme catholique féminin. Elle échange avec Renée de Montmort et Marie Diémer, deux protestantes qui réfléchissent pourtant à monter un mouvement catholique. Mais l’Église catholique voit d’un très mauvais œil ces initiatives sur lesquels elle n’a pas la main : elle charge donc Albertine Duhamel de créer les Guides de France, en étroite liaison avec l’Église. Renée Sainte-Claire Deville estime alors qu’un lien FFE-Guides doit être maintenu, mais que l’absence d’ouverture à toutes les confessions et donc toutes les petites filles des Guides empêchent d’envisager une réelle union. Sollicitée au sein de la section neutre par des cheftaines qui voudraient pouvoir aider leurs jeunes éclaireuses catholiques engagées dans des unités neutres à développer leur spiritualité, elle monte une équipe (l’équipe du verbe) pour les épauler. C’est que la section neutre de la FFE est attachée à ce que les filles réfléchissent et développent « un idéal » de vie, quel qu’il soit : des temps confessionnels catholiques, pour celles qui se reconnaissent dans cette foi, font partie de cette démarche. Elle passera plus de 20 ans à essayer de tisser des liens avec l’Eglise, à faire reconnaitre la possibilité pour des jeunes catholiques de préférer la FFE, mais peine perdue : l’heure n’est pas à l’oecuménisme. De 1938 à 1944, elle crée et anime toutefois les « éclaireuses libres », une section à part entière au sein de la FFE, dédiée aux jeunes filles voulant vivre un scoutisme catholique. Elle est aidée en cela par des dominicains, notamment le révérend Carré. Pour lire des témoignages à ce sujet, vous pouvez consulter ce numéro du Débrouillum Tibi qui lui est consacré.

En 1939, elle présente ainsi le scoutisme dans un journal parisien : « Il ne faut pas se laisser tromper par l’apparence: l’essentiel, dans le scoutisme, ce n’est tout de même pas l’exercice physique et la vie des camps. C’est avant tout une éducation par la confiance et par la joie, qui cherche à épanouir au maximum ce qu’il y a de meilleur dans chaque être humain.« 

Cédric & Maud

Renée Sainte-Claire Deville, avec Marguerite Walther et Violette Mouchon – l’Alouette 1943

Réalise un tampon « Patate » avec Élisabeth Risler-François.

Dans le cadre de Adopte une éclaireuse, je te propose de partir à la découverte de Élisabeth Risler-François, cadre à la FFE et résistante à travers une activité tout simple : le tampon patate.

Un peu d’histoire tout d’abord : Elisabeth Risler-François découvre le scoutisme féminin au côté de Marguerite Walther (dont tu peux découvrir la page ici)

Elle est totémisée Loutre Emballée et très vite s’engage de plusieurs manière au sein de la FFE : cheftaine, secrétaire au comité national, instructrice nautique.

En dehors du scoutisme, elle est reconnue en tant que Juste parmi les nations. C’est à dire pour son action durant la seconde guerre mondiale, durant laquelle elle cache des jeunes filles juives chez elles et chez des amis. Si tu souhaites en savoir plus sur le sujet des justes, tu peux aller ici et tu peux en apprendre plus sur sa page wikipédia.

En plus de cela, elle participe à des actions de résistance notamment la création de fausses pièces d’identité et de tickets de ravitaillement. Pour cela elle réalise des tampons à partir de pomme de terre pour imiter les tampons officiels de l’État Français de Vichy.

Tu peux découvrir sur cette vidéo comment réaliser toi aussi des tampons patate (on te conseille de vieilles patates ) : https://www.youtube.com/watch?v=AlfxqoQl4Ik

Tu peux commencer par des motifs simples avant de pourquoi pas te créer une carte d’éclaireuse ou d’éclaireurs : le symbole de la FFE était un trèfle par exemple.

Et si tu es vraiment très motivée , tu peux réaliser l’emblème entier de la FFE, le voici.

(source Scoutwiki )

Jeu « Les Fondatrices de la FFE »

La Direction Générale du Scoutisme Espionnage est sur les dents ! Un nouveau jeu d’approche, observation et mémoire permettant de découvrir les fondatrices de la FFE. Idéal pour des éclais, ça se passe ici. Bon jeu !

Faire vivre le centenaire dans son groupe : l’exemple des EEDF de Mulhouse

Les Éclaireuses Éclaireurs de France de Mulhouse ont engagé la démarche de leur groupe pour célébrer le centenaire des éclaireuses, en résonance avec une démarche éducative sur l’égalité des genres dans le cadre des Objectifs de développement durable de l’ONU.

Pour ça, ils et elles ont déjà mobilisé plusieurs outils des Astrales, entre deux respirations en pleine neige. Retours en images 🙂

Découvrir La Hulotte avec Geneviève Robida

Geneviève Robida, première femme inspectrice d’académie en France, a contribué au succès de la revue naturaliste La Hulotte, créée par Pierre Déom, en commandant 1000 exemplaires pour les écoles du département des Ardennes en 1972, année de son lancement.

Cette revue présente la vie des animaux et des plantes de la France tempérée de façon humoristique, tout en restant très scientifique !

Si vous dénichez un exemplaire (la revue n’est disponible que sur abonnement), ça sera sûrement une base passionnante pour une activité !

Vous pouvez aussi découvrir les expos photos sur le site et proposer d’envoyer à La Hulotte une « photo de petits mystères » de la nature … Ouvrez l’œil !

Parler « contraception » avec Simone Iff

Simone Iff, militante féministe, a été notamment présidente du Mouvement Français pour le Planning Familial.

Elle a beaucoup milité pour une sexualité épanouie et la liberté de l’avortement et de la contraception.

Lors d’un temps d’éducation à la sexualité, vous pouvez la mentionner car elle a beaucoup fait pour que la sexualité ne soit pas un sujet tabou !

Si vous voulez parler plus spécifiquement des moyens de contraception, vous pouvez mettre à jour vos connaissances sur le sujet ici et commencer votre temps par La timeline des moyens de contraception (tout n’y est pas, vous pouvez compléter !).

Et bien sûr, n’hésitez pas à utiliser les ressources (docs, personnes…) de vos mouvements pour préparer vos temps d’éducation à la sexualité !

Liliane Klein-Lieber
résistante et militante associative

Liliane en 1942
Mémorial de la Shoah, collection Liliane Klein-Lieber

Liliane Klein-Lieber (1924-2020) est résistante, militante associative et membre des Éclaireurs Israélites de France .

Pendant la seconde guerre mondiale, alors qu’elle est contrainte de quitter successivement Strasbourg puis Vichy, elle est recrutée par le réseau clandestin La Sixième fondé par des membres des Éclaireurs Israélites de France.

Liliane Klein-Lieber décrit dans cette vidéo les actions du réseau clandestin de La Sixième

Au sein de ce réseau, elle aide à mettre en sécurité des enfants et jeunes juifs dans la région de Grenoble sous son nom de résistante : Lyne Leclerc. Elle cherche des planques, des vêtements, des cartes de ravitaillement, … et veille à leur apporter de l’affection et des repères.

Carte d’identité de résistante de Liliane Klein-Lieber

Après la guerre,  elle continue à s’engager pour les autres en militant dans différentes associations.

Elle participe notamment à la création de la Coopération féminine avec trois anciennes éclaireuses israélites qui sera à l’origine de la création du premier Centre d’aide par le Travail pour handicapés mentaux légers en 1991. Elle participe également à la création du Centre national du volontariat et de l’association des Enfants cachés. En parallèle elle est membre active des Anciens de la Résistance Juive en France et effectue de nombreux témoignages sur la Shoah et la Résistance. Elle continue également à suivre les éclaireuses et éclaireurs israélites de France.

Jusqu’à la fin de sa vie, elle a conservé des liens étroits avec certains des enfants qu’elle a caché.

Plusieurs de ces témoignages sont disponibles en ligne en vidéo, dont celui ci-dessous publié par les EIF en 2014.

Liliane Klein-Lieber témoigne de son parcours de résistante et de jeune juive pendant la seconde guerre mondiale

Sa page Wikipédia est à jour ! On cherche à contacter sa famille pour y ajouter une image libre de droit.