Geneviève Robida, enseignante et première femme inspectrice de l’Éducation nationale.
Geneviève Robida
enseignante et première femme inspectrice de l’Éducation nationale
Inspecteur ? Non, appelez-moi Inspectrice ! » En 1966, Geneviève Robida (1918-2019) est la première femme en France à être nommée « Inspecteur d’académie ». Eh oui, le titre n’est pas encore féminisé … et sa nomination suscite bien des réactions ! À cette époque, l’idée qu’une femme puisse occuper un poste aussi élevé dans l’administration ne va pas de soi.
Elle a contribué au succès de la revue naturaliste La Hulotte, en commandant 1 000 exemplaires pour les écoles du département en 1972, année de son lancement.
Engagée au sein de l’Église réformée et chez les éclaireuses
L’enseignante d’anglais était très engagée dans son Église. Le sociologue Jean-Paul Willaime témoignait dans un article publié dans l’hebdomadaire protestant Réforme, peu de temps après la sa mort en juillet 2019, qu’elle était la conteuse attitrée de la paroisse pour la veillée de Noël. Elle y était monitrice pour l’école du dimanche et avait aussi créée une section des Petites ailes dans la paroisse.
Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.
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Esther Duflo
Esther Duflo, prix Nobel d’économie
Esther Duflo,
prix Nobel d’économie
À 46 ans, Esther Duflo devient la plus jeune économiste récompensée par le Prix Nobel d’économie, et la seconde femme à le recevoir. En 2019, l’Académie royale des sciences de Suède lui a décerné ainsi qu’à Abhijit Banerjee et Michael Kremer le prix Nobel d’économie pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté dans le monde
Esther Duflo a popularisé une méthode scientifique pour vérifier l’efficacité de mesures contre la pauvreté. Des chefs d’États, des organisations non-gouvernementales, des activistes, la sollicitent pour avoir ses conseils pour lutter contre la pauvreté. Elle est à la tête d’un réseau de chercheuses et chercheurs partout dans le monde qui travaille avec la même méthode, J-Pal. Le travail en équipe est primordial à ses yeux, hérité de son engagement dans le scoutisme.
En effet, elle a été éclaireuse et responsable dans le groupe local de Bois-Colombes, en région parisienne, au sein du mouvement des Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France.
« œuvrer pour un monde meilleur »
Elle témoignait à l’occasion du centenaire des éclaireurs unionistes en 2011 : « Je dois au mouvement, en grande partie, une confiance inébranlable dans l’idée que le monde peut être plus juste, plus fraternel et plus vivable pour tous, même les plus pauvres, et aussi la conviction qu’il nous appartient, à moi comme à chacun d’entre nous, de faire mon possible, à ma mesure, pour que ce monde meilleur advienne. »
Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.
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Violette Mouchon
Violette Mouchon, fondatrice du scoutisme unioniste féminin et cofondatrice de la Cimade.
Violette Mouchon
fondatrice du scoutisme unioniste féminin et cofondatrice de la Cimade
Violette Mouchon, née 1893 à Paris et décédée en 1985 à la Fondation John Bost à La Force (Dordogne) est considérée comme la fondatrice des Éclaireuses Unionistes et co-fondatrice de la Cimade.
Violette Mouchon organise avec Antoinette Butte les débuts du scoutisme unioniste féminin. Elle est à l’origine de la FFE, créée officiellement en 1921. Cactus Ondulé, son nom de totem, fait partie de l’équipe de la Main, première équipe qui organise la FFE, avec Marguerite Walther, Madeleine Beley, Georgette Siegrist et Renée Sainte-Claire.
Commissaire nationale de la FFE au début de la guerre, elle participe à ce titre à la création du Comité Inter-Mouvements auprès des évacués (CIMADE). L’organisme intervient aux réfugiés dans les camps. Elle en est la présidente de 1941 à 1944, juste après Jane Pannier.
Extrait des Cahiers de Violette Mouchon
« Je fus désignée pour le camp de Noé, situé dans la région de Toulouse. J’y arrivai au printemps de 1947. […] Je n’étais pas attendue ni surtout désirée par l’administration du camp. […] Mon travail consistait pour une part à correspondre avec les familles […] Mais ma tâche principale était de recevoir les prisonniers, d’entendre leurs confidences, leurs confessions. Combien j’en ai reçus et que de désespoirs se sont exprimés devant moi ! »
En parallèle de son engagement à la Cimade, elle est toujours commissaire nationale adjointe au sein de la FFE, chargée des rapports avec les Éclaireurs Israélites. En 1948-49, elle quitte la FFE. Elle garde de forts liens avec Antoinette Butte et Denise Gamzon, femme du fondateur des Eclaireurs Israélites, qu’elle va voir en Israël.
Visite à Pomeyrol où Antoinette Butte s’est engagée dans la vie religieuse.
À la mort de son amie Denise Sterberg, en 1980, elle part vivre à la Force, dans une maison de la Fondation John Bost. Elle meurt le 2 juillet 1985.
Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.
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Georgette Siegrist
Georgette Siegrist, militante et organisatrice à l’origine de la FFE et de la Cimade
Georgette Siegrist
militante et organisatrice à l’origine de la FFE et de la Cimade
Après avoir écrit la fiche wikipedia de Georgette Siegrist, (1897-1981) voilà ce que je retiens de cette femme qui devait être incroyable.
Elle a créé un groupe d’éclaireuse dans le quartier populaire de la Villette (Paris).
Tellement organisée, opérationnelle et douée d’une très grande qualité d’organisation, elle fait partie de l’équipe de la main, à l’origine de la FFE. C’est la moins bourgeoise des cinq. Elle structure, elle organise tout. Mais sa santé fragile l’oblige à passer la main à Marguerite Walther, qu’elle seconde.
Ses qualités d’organisatrice sont vite repérées et elle se retrouve aussi dans la création de la Cimade, comme première secrétaire générale. L’histoire n’a retenu que le nom de Madeleine Barot, la grande figure du mouvement, mais la toute première secrétaire générale fut Georgette Siegrist.
Elle a aussi lancé les Eclaireuses malades et disséminées (EMD), la section pour les jeunes filles en situation de handicap ou malades. Sa volonté de ne pas laisser certaines sur le côté est tout à fait remarquable.
Sur les vingt dernières années de sa vie, on sait peu de choses. Elle vit tranquillement dans la Drôme avec son amie Lisette Nègre, commissaire régionale de la FFE dans le sud et qui œuvrait auprès de Jane Pannier, première présidente de la Cimade.
Témoignage écrit de Georgette Siegrist sur le troisième âge
Dans le bulletin n°23 du Debrouillum Tibi (DT), édité par la FFE, on peut lire une lettre écrite par Georgette Siegrist le 23 novembre 1963 (à l’époque, elle a 66 ans) :
« Plus le temps se déroule, plus il me semble que le troisième âge c’est une période capitale dans le cycle d’une existence. Bien sûr que (plus ou moins) notre être se désagrège et pas seulement notre être extérieur ; notre être psychique aussi : nous aimons avec une passion transformée ; différemment… Les perspectives changent… C’est à cela qu’il faut veiller ; l’expérience d’une vie nous apprend à mieux discerner ce qui a plus ou moins d’importance en définitive ; et parce que les chances de durée diminuent, il faut de moins en moins gaspiller son temps. Tout ce qu’on a pu acquérir au cours d’une vie se décante et c’est maintenant plus que jamais l’heure de constituer son héritage valable. Se débarrasser de tout le fatras ; situer son trésor. Essayer de savoir ce qu’on veut garder en tout cas, ou ce qu’on veut acquérir ou augmenter sans s’embarrasser du reste, sans se dissoudre dans le secondaire (maintenant plus que jamais négligeable).
C’est l’heure de se dépêcher d’aimer vraiment, gratuitement, en veillant à ne pas perdre une occasion, en dépassant les apparences. C’est l’heure privilégiée de l’adoration, de la louange, de l’intercession, de la communion si difficile.
Le troisième âge n’est pas une période de tout repos ; il y a encore tant à faire, et le temps est certainement de plus en plus mesuré. Mais c’est le temps de la paix et enfin le temps de la joie en dépit de la destruction de notre nature qui se défend avant de retourner à la poussière.
C’est le dernier tiers du chemin qu’il reste à parcourir ; le but est proche. Et quant à ceux qui nous devancent, nous précèdent, leur départ nous laisse seul pour moins de temps ; ce sera bientôt le terme, l’arrivée dans un nouveau service, sans entraves, où nous connaîtrons et serons connus en vérité. Quel horizon ! … Comment être moroses ? »
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Léonore Moncond’huy,
militante de l’éducation populaire et maire de Poitiers
Pourquoi s’intéresser à Léonore Moncond’huy ? Parce que la maire de Poitiers, tout juste âgée de 30 ans, est la nouvelle coqueluche des médias : en juillet en Une de L’Obs, en septembre en portrait dans Le Monde et Libération, régulièrement interviewée par France Inter.… Et surtout parce que son parcours est un bel exemple de transformation d’un engagement militant dans l’éducation populaire en carrière politique.
Elue écologiste
Sous l’étiquette écologiste d’EELV, elle est élue au Conseil Régional de Nouvelle-Aquitaine, en 2015. Avec une petite équipe qui a envie de faire de la politique autrement, elle travaille sur un programme pour l’élection municipale de 2020 à Poitiers où elle a grandi. Poitiers Collectif utilise les outils de l’éducation populaire pour faire exprimer les envies et les besoins des habitants dans une démarche participative et transparente. Quelques mois seulement avant l’échéance électorale, Léonore Moncond’huy est désignée tête de liste. Après le 1er tour de l’élection municipale en mars, la liste sort 2e puis en juin elle remporte l’Hôtel de ville avec 1000 voix de plus que le maire socialiste sortant, Alain Claeys. Dans plusieurs interviews, Léonore réaffirme son envie de faire de la politique autrement comme dans Basta Mag en novembre 2020.
Outils de l’éducation populaire
Les outils utilisés par Poitiers Collectif, Léonore les a appris et pratiqués chez les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France où elle a rempli différentes missions comme animatrice, formatrice, cadre puis administratrice. Quand elle a été élue maire de Poitiers en juin 2020, elle était encore membre du conseil d’administration.
Peu étonnant qu’une de ses premières mesures de maire a été son souhait d’organiser des séjours pour que tous les enfants de la ville puissent partir en vacances.
Laure Salamon
Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021.
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Léonore Moncond’huy a été interviewée dans l’émission Ca s’dit scout spécial Centenaire de la Fédération française des Eclaireuses, à retrouver sur le site de Fréquence Protestante ou sur le site des EEUdF.
Alice Taglioni,
actrice « caméléon » et engagée
D’Alice Taglioni, on connaît ses films. On l’a aussi vue dans des publicités pour un célèbre coiffeur ou une marque de sacs de luxe. Son engagement dans plusieurs associations dont le Centre d’Action Sociale Protestant (CASP) et d’Enfants et Santé se sait moins. Et peu sont au courant qu’elle a passé quelques années comme louvette chez les Eclaireuses et Eclaireurs Unionistes de France, en région parisienne.
De la comédie au drame social
Pianiste de formation, elle a finalement basculé dans le cinéma et le théâtre. Elle n’hésite pas à jouer dans des genres de films très différents, de la comédie au drame social. On l’a vu dans La Doublure aux côtés de Gad Elmaleh et Daniel Auteuil, dans Paris-Manhattan ou Cookie, Réparer les vivants, Sous les jupes des filles… Elle apparaît aussi dans des téléfilms comme le très touchant L’annonce, de Julie Lopes Curval, adapté du livre de Marie-Hélène Lafon ou plus récemment dans Au-dessus des nuages.
Passionnée de poker, elle reverse parfois ses gains aux associations qu’elle accompagne, comme en mai 2008. Quand son agenda le permet, elle participe à un événement ou une inauguration. Par exemple, en 2016, elle avait assisté à celle d’un nouveau centre du CASP dédié aux femmes.
Elle fait partie des douze femmes présentées dans le calendrier des EEUdF en 2021. En préparant ce calendrier, elle a confié avoir gardé de ses années de louvette de très beaux souvenirs.
Laure Salamon
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